[article] Lyon vers un huitieme titre?

Alors qu'il vise cette saison la conquête d'une huitième couronne nationale consécutive, l'Olympique Lyonnais a pourtant largement revu sa copie avec l'arrivée de Claude Puel sur le banc et le départ de plusieurs joueurs importants (Coupet, Ben Arfa, Squillaci). Face à une concurrence qui semble réduire l'écart saison après saison, l'OL entend faire face. Comme toujours.

La saison dernière
Tout en paradoxe, la dernière saison des Lyonnais, si elle a permis au club du président Aulas de signer un inédit doublé Championnat-Coupe de France (la première depuis 1973 face au PSG battu 1-0 en finale, ndlr), aura sans doute aussi été la plus éprouvante depuis longtemps. Débutée dans la douleur sur le front de l'Europe, même si l'OL sera malgré tout au rendez-vous des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, où le futur champion d'Europe, Manchester United, aura raison de Benzema et consorts (1-1, 0-1), la saison des Rhodaniens, marquée également par une élimination prématurée dès janvier en quarts de finale de la Coupe de la Ligue face au Mans (0-1), n'atteindra jamais la plénitude des précédentes. A la fois dans l'expression de son jeu, plus poussif et moins efficace, mais aussi et surtout dans le contexte d'un vestiaire proche en permanence de l'implosion. La greffe Perrin ne fut jamais totale auprès d'un effectif qui n'aura jamais, lui non plus, totalement adhéré au discours de l'ancien entraîneur sochalien qu'Aulas, en dépit de son bilan, n'hésitera pas à écarter à l'issue de la saison pour mieux faire de Claude Puel le grand patron du secteur sportif. Cris, qui dresse déjà les louanges de l'ancien entraîneur lillois ("Il montre une telle rigueur qu'on ne peut pas lâcher"), n'est pas le dernier à l'heure de dénoncer l'ère Perrin, même s'il ne le nomme pas: "L'an passé, on a réalisé le doublé parce que nous, les joueurs, on a joué ensemble. Mais on a eu tellement de problèmes... Cette année, il y a du respect, de la communication, de la discipline. L'an passé, c'était plus dur..."

Et pourtant, le groupe lui-même portait sans doute en lui déjà les germes de la discorde là où, auparavant, la force collective des Lyonnais, sur le terrain comme en dehors, passait pour une marque de fabrique. La gestion du cas Ben Arfa sera de ce point de vue édifiante, le jeune international, malgré son immense talent, ne trouvant pas sa place aux yeux des tauliers du vestiaire. "C'est vrai, à la fin, il avait des rapports un peu difficiles avec certains", n'a pas hésité récemment à apprécier encore Cris. Avant de rejoindre Marseille, Ben Arfa n'en a pas moins pris part à la conquête d'un septième titre de champion de l'OL, décroché lors de l'ultime journée devant des Bordelais plus menaçants que jamais et relégués à seulement quatre points au classement final. Là, où un an plus tôt, Lyon repoussait l'OM à... 17 points!

L'effectif
Le paysage du vestiaire lyonnais a profondément évolué cet été, à commencer donc par l'arrivée d'un nouveau chef d'orchestre en la personne de Claude Puel dans les petits papiers de Jean-Michel Aulas depuis plusieurs saisons et enfin arraché à Lille pour endosser ces quatre prochaines saisons la fonction d'entraîneur général. Alors que l'OL a perdu des joueurs importants (Coupet, Ben Arfa ou Squillaci pour ne citer que ceux-là), le recrutement s'est porté résolument sur la jeunesse avec les arrivées de joueurs en devenir tels que Lloris, Pjanic, Ederson, Mensah et à un degré moindre Makoun. De quoi satisfaire Puel plutôt comblé à l'heure de commenter sur le site du club son nouvel outil de travail: "L'effectif est bien. Par essence, on voudrait toujours avoir mieux mais l'effectif est déjà compétitif. Par la suite, il faut avoir une vraie équipe et développer une vraie force collective. On n'est pas très loin de disposer de l'effectif qui sera le nôtre au 31 août."

L'objectif
Reste que les grands noms ne font pas tout et Puel, qui depuis six ans réalisaient des prouesses au Losc, ne le sait que trop bien. Le nouveau boss lyonnais entend bien refaire de l'OL une machine à jouer et à gagner ensemble: "Pour moi l'objectif est de donner une identité de jeu, pour que l'on ait des repères et des réponses collectives", souligne-t-il, toujours sur le site du club. "Et il y a du travail! J'aimerais que l'on ait une meilleure maitrise collective, plus de lien dans le jeu. Une équipe qui se veut dominatrice doit dominer dans tous les paramètres du jeu: elle doit savoir évoluer contre un bloc bien en place, jouer des contres de qualité, bien défendre... Tout cela, tout ce qui peut mettre du liant, c'est une âme ; cela ne se décrète pas, cela se voit dans la difficulté. Il faut avoir faim, faim de titres, de jeu. On en est aux balbutiements." Devenir octuple champion de France a un prix et Puel mesure le chemin parcouru par les concurrents: "Ce sera un championnat encore plus disputé que les saisons précédentes parce que tout le monde progresse, que la marge que pouvait avoir l'Olympique Lyonnais se réduit constamment. (...) Il y a Lyon mais également d'autres équipes ; Bordeaux va être très costaud. Ce n'est pas « Lyon et les autres » mais c'est « Lyon et pas mal d'autres équipes qui vont lui disputer le championnat »". Et de conclure: "Par essence, ce qu'a fait Lyon ces dernières années - se remettre en question après les titres et avoir toujours faim - est déjà quelque chose d'extraordinaire." Le reproduire encore et toujours...


source : orange.